NFS. Valerie Pocock, ‘Death Meets Life’, Painting, 1980’s
Valérie Pocock, 1960, Ottawa (Canada)
‘DEATH MEETS LIFE’, Mixed Media on Found Wood, Measures 7.5 x 52 inches. Painting is reversable, so can be hung on either side, depending on your mood. This special artwork is quite possibly the first artwork I’ve ever purchased, possibly for $50 at the time’ a small fortune for me. This was approx. in the early 1980’s after college (1982), so this work will remain in my collection indefinitely.
Private Collection.
NFS means ‘Not for Sale.
Valérie Pocock compte au nombre des artistes dont les travaux confirment, jour après jour, que la peinture demeure vive. L’artiste canadienne participe d’un mouvement international qui a pu être qualifié de New Image Painting.
Dans cet esprit, Valérie Pocock a d’abord réalisé des diptyques ; une toile est consacrée à un paysage forestier, l’autre à un monochrome qui souligne la matérialité et la planéité du support. L’œuvre ainsi constituée se trouve divisée entre deux aspirations contradictoires : la figuration classique et l’abstraction (en sa version la plus radicale : le monochrome). Cette interaction des contraires, à la façon du yin et du yang de l’Orient, amène la peintre à concevoir ses toiles comme « un bout de l’univers ». « C’est une prière, une offrande. Un tableau ouvre une porte qui donne sur la conscience. » La conscience de l’artiste (mais peut-être est-il ici aussi question d’inconscient) s’exprime à travers une facture mouvementée qui dissout les contours des objets : possible métaphore picturale de l’évanescence à laquelle est promise toute signification dans un monde gagné par les simulacres (cf. Jean Baudrillard). Plus récemment, Valérie Pocock a
Rouge, exécutée en 1988, fait partie de la série de toiles précédemment évoquées qui associent à la représentation figurée un panneau monochrome, à la manière de certains Death and Disaster d’Andy Warhol ou de certaines œuvres de David Salle. Le rouge du panneau monochrome interdit une vision sereine de la scène forestière qui le jouxte. Il ramène l’œil en surface, l’empêchant ainsi de s’abîmer dans les profondeurs de la scène dépeinte. L’ensemble de la composition est sous-tendu par un canevas géométrique des plus rigoureux. De fait, et même si elles servent un propos figuratif (en l’occurrence, la représentation des arbres), les verticales qui jalonnent la composition font écho aux bords latéraux du tableau dont la présence objectale est ainsi rappelée à notre attention. Cette rigueur géométrique (qui est en quelque sorte une transposition dans l’ordre figuratif de la structure déductive de Frank Stella) n’en demeure pas moins porteuse d’un souci d’expressivité étranger aux tenants du formalisme.
- Nicolas Exertier